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Portrait de 12 agricultrices

Stéphanie Moulin, 41 ans (Loire)​​

Eleveuse de chèvres et fromagère à Sauvain​​

Venue des Monts du Lyonnais, elle s’est installée en 2007 après un bac agricole, un BTS en industrie laitière, un an de stage en Australie et une licence d’anglais. Avec 35 chèvres et 4 vaches sur 108 hectares dont 100 en estive (15 juin- 15 septembre) et après avoir travaillé seule durant 8 ans, elle a été rejointe par son mari sur l’exploitation. «Depuis que Guillaume travaille avec moi, je me rends compte que certains ne s’adressent qu’à lui pour traiter certaines affaires, comme s’ils étaient soulagés de ne plus être obligés de s’adresser à une femme. Ca me mets dans des rognes dingues ! »

Marianne Villon, 43 ans (Haute-Loire)

Maraîchère à Sanssac l’Eglise

Installée en 2015, cette ancienne travailleuse sociale est passée du jardin familial pour bien nourrir ses enfants à l’exploitation maraîchère par passion du travail de la terre. « Tout ce qui fait la réalité et la beauté de la vie est là ! Depuis que je fais ce métier, je m'émerveille chaque jour de ce qu'il m'apporte. Je suis heureuse, ce que je fais à de la valeur pour moi et pour mes enfants. Je suis à ma place dans cette nature que je respecte et qui me le rend bien» commente Marianne.

Christine Riba, 58 ans (Drôme)

Viticultrice en raisins pour la table, Les Claux à Cobonne

En s’installant à 40 ans après de nombreuses années comme salariée agricole, Christine le dit tout simplement : "J’ai réalisé le rêve des mes 15 ans !" Elle cultive 17 variétés de raisin de table comme par exemple le Prima, l’Ora, le Cardinal, l’Isa ou le Muscat de Hambourg sur 8000 m2 de vigne cultivée. Très engagée au sein du bureau national de la Confédération Paysanne, elle y défend particulièrement la place des femmes dans la paysannerie et la protection de l’environnement. Elle est aussi très active à Via Campesina, le mouvement international qui coordonne des organisations de petits et moyens paysans, de travailleurs agricoles, de femmes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique.

Laurence Bonnel, 40 ans (Savoie)

Paysanne-boulangère à Saint-Pierre-de-Genebroz

Ingénieure diplômée de l’ENITA Bordeaux (Ecole nationale d’Ingénieur.e.s des Travaux Agricoles), plusieurs années fonctionnaire au Ministère de l’agriculture, cette passionnée de biologie s’est installée en 2018 : "Je voulais faire quelque chose qui serve à nourrir les gens et qui mette un peu ma pierre à l'édifice de la protection globale de l'environnement." Laurence qui s'avoue encore "éblouie par la magie du levain" accompagne toute la vie du pain, de la terre au fournil en passant par le moulin.

Audrey Vieu, 40 ans (Ain)

Eleveuse de brebis et fromagère à Hauteville-Lompnes

Après avoir travaillé des années avec son mari, elle a pris depuis peu le statut de cheffe d'exploitation au même titre que lui dans leur GAEC sur 42 hectares pour 120 brebis laitières, il et elle ont connu toutes les difficultés des néo-ruraux. Audrey, ancienne secrétaire, règne sur la fromagerie et avoue son bonheur d’avoir trouvé sa "petite maison dans la prairie" et affirme aussi « si mon fromage est bon, c’est que nous sommes là au départ, que nous prenons soin de mères et du lait qu’elles nous produisent. Je travaille sur du vivant, que ce soit avec les bêtes ou avec le lait cru. »

Clarisse Mallard, 35 ans (Allier)

Eleveuse de bovins à Marigny

Cette Antiboise, diplômée en lettres et manageuse d’une star-up de marketing durant sept ans a délaissé une vie citadine pour s’installer sur les 70 hectares entourant d'une propriété familiale dont plus personne ne savait que faire. Installée en 2014, elle est sans regrets sur sa vie passée : "Contrairement à mes débuts, je n'ai plus la prétention de perturber quoi que ce soit! J'ai atteint un équilibre avec la nature, je suis sereine dans ma relation à elle. Je suis juste inquiète pour elle vu ce que les humains sont capables de lui faire subir".

Emmanuelle, 55 ans et Sabine, 46 ans (Ardèche)

Forestières, débardeuses à cheval à Treynas

Arrivées en 1994 dans cette communauté du réseau Longo Maï, elles ont développé une activité basée sur les ressources de la forêt, du bucheronnage à la menuiserie, la réalisation de charpentes et de meubles à partir des essences locales. Elles travaillent sur 200 hectares en traction animale avec 1, 2, 3 ou 4 chevaux, « seule solution pour prendre en compte la singularité de chaque arbre, de chaque forêt et laisser le désordre » s’amuse Emmanuelle. Au printemps et durant l’été, tandis que le travail en forêt se ralenti, Emmanuelle et Sabine se consacrent à une activité maraîchère à base de semences anciennes.

Muriel Manaranche, 57 ans (Puy de Dôme)

Eleveuse de porcins, de vaches salers, et ferrandaises à Bagnols

Cela fait 35 ans que Muriel travaille seule et élève avec bienveillance ses animaux. Chez elle, on ne parle pas des truies, on parle des « mamans ». Pionnière du bio et des questionnements environnementaux et de la bientraitance animale, elle sait tout des difficultés d’une femme seule dans sa profession. «Tout mon bonheur, aujourd’hui, après tant de galères, c’est que mon fils est en train de reprendre mon exploitation, une exploitation pérenne avec des animaux magnifiques» affirme Muriel avec fierté et émotion.

Catherine Géhin, 55 ans (Haut-Savoie)

Eleveuse de vaches laitières à La Muraz

En GAEC avec son mari et son fils de 30 ans, c’est elle la cheffe d’exploitation. Avec 60 vaches laitières, Catherine est très engagée dans une agriculture à taille humaine garante de systèmes écologiques et de produits sains. Pour elle «L’agriculture française montre toute sa spécificité en étant durable, paysanne et en valorisant les savoir-faire paysans.» Dans un département où le reblochon est un véritable trésor, elle ne cesse de rappeler les enjeux du renouvellement des générations agricoles.

Claire Revel, 40 ans (Isère)

Apicultrice à Bellecombe-Chapareillan

Installée en 2006 avec 10 ruches, Claire est, aujourd’hui, à tête d’un cheptel de 180 ruches. «Quand j’ai démarré, ce n’était pas évident et j’extrayais le miel dans mon salon avec un moteur de machine à laver bricolé par mon mari.» s’amuse Claire. Elle transhume avec ses ruches en montagne au début du printemps pour fuir les pesticides et les grandes cultures de la plaine et les redescend à l’automne après les récoltes de miel et la floraison du maïs. «Cependant, je constate un affaiblissement chronique qui gagne les colonies dû à un environnement de plus en plus pollué par les pesticides et les pratiques agricoles.»

Amélie Bador, 28 ans (Rhône)

Plantes médicinales, petits fruits à Chambost-Longessaigne

Cette diplômée d’un BTS Gestion et Protection de la nature et l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales (ELPM) s’est installée depuis août 2014, elle cultive environ 8000m² de petits fruits, de plantes aromatiques et médicinales et s’est fortement engagée dans une agriculture respectueuse de l’homme et de l’environnement. «Dès que possible, j’utilise le calendrier biodynamique pour connaître le bon moment pour semer, repiquer, désherber, cueillir...» Toutes les plantes sont séchées et destinées aux infusions et les fruits sont vendus soit en barquettes, soit transformés en confitures ou coulis.

Stéphanie Chaumeil, 35 ans (Cantal)

Éleveuse de poules pondeuses en plein air à Coltines.

Installée en 2015, cette ancienne aide-cuisinière dans la restauration récolte 3400 œufs par jour, issus de ses 3600 poules pondeuses, élevées en plein air. Trois ans après, Stéphanie, malgré une pleine réussite de son élevage, parle encore avec colère des difficultés qu’elle a rencontré pour s’installer : «Vous ne pouvez même pas imaginer ce que j’ai entendu ! Une femme qui venait se mêler d’élevage et de poules en plus dans le Cantal, un monde paysan conjugué au masculin, et encore pire , elle voulait acheter des terres ! »

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